Livre d’une ampleur et d’une concision rares, l’Enracinement est un texte capital du XXe siècle et, plus encore, du XXIe.
Livre inachevé, que l’on considère souvent comme le testament spirituel et politique de Simone Weil, l’Enracinement porte pour sous-titre « Prélude à une Déclaration des devoirs envers l’être humain ». Ce texte, qui était à l’origine un projet de nouvelle Déclaration des Droits de l’Homme pour la France de l’après-guerre, dériva vers l’une des plus profondes méditations qui soient sur l’homme tant comme individu social que comme personne irréductible, ainsi que sur la force, politique et morale. D’une finesse et d’une originalité presque bouleversantes, sans renier le style rigide mais lumineux de Simone Weil, l’Enracinement met dos à dos scientistes, internationalistes, nostalgiques ou essentialistes. S.Weil invite à travers lui à prendre en considération la nécessité de racines spirituelles ou culturelles pour permettre l’avènement d’une civilisation des Obligations envers l’homme et donc l’épanouissement virtuel de tout individu.
Après avoir lu le manuscrit, Camus écrivit « Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans l’Enracinement. »
On ne présente plus Simone Weil (1909-1943), philosophe de premier plan, engagée, mystique, morte trop jeune pendant son exil volontaire à Londres. Son œuvre philosophique est l’une des plus importantes du XXe siècle, en ce qu’elle a de rigueur lumineuse et d’intemporel.